Les vraies richesses

 
 

Bonjour à vous !

La question que l'on peut se poser depuis plusieurs années (pour ne pas dire depuis plusieurs décennies !) est celle-ci :

1 - La France a-t-elle "officieusement" sacrifié les Wayana et Teko, deux peuples d'Amazonie, au profit de l'exploitation des richesses minières et plus particulièrement de l'extraction de l'or ? Pourquoi n’a-t-elle pas eu le courage d'interdire officiellement et définitivement, toute exploitation minière et surtout l'orpaillage dans le département de Guyane où vivent ces Amérindiens ? Et pourquoi traine-t-elle les pieds pour combattre les mafias clandestines de l’orpaillage, malgré les demandes répétées des Wayana et Teko, alors que les constats scientifiques sont accablants sur les dégâts écologiques et sanitaires dus au mercure du fait de cette exploitation ? (lien)

De plus, comme le recommande les instances des Nations Unies :

2 - Comment se fait-il que la France refuse de ratifier la législation internationale sur les peuples indigènes qui permettrait à ceux-ci d'avoir les moyens juridiques de se défendre et non de rester sous la forme d'un esclavage moderne et d'une soumission toute coloniale à la mère patrie française ? (lien)

Ajoutons à cela une autre interrogation :

3 - Cette mère patrie a-t-elle délégué les responsabilités de la gestion du département de la Guyane où vivent depuis des millénaires les Amérindiens Wayana et Teko avec leurs cousins Apalaï (côté brésil) et Trio (côté surinam), à des personnages qui sont très liés à la mafia de l'orpaillage ?

Comme l'indique plusieurs témoignages dont celui de Monsieur G. Tonkeul (qui vécut 2 ans à Maripasoula en 1997) sur son site (http://www.tonkeul.com/Guyane-amerindiens.html) dont je vous mets un extrait qui explique et reflète bien la situation actuelle (2011) qui n'a guère évolué dans le bon sens pour les peuples Wayana et Teko :

"Nb Commentaires G.Tonkeul : J'ai vécu 2 ans à Maripasoula, je suis allé en pays Wayana. Cette population est en train d'être exterminée lentement. Depuis une quinzaine d'années nos gouvernements de gauche ou de droite sont au courant. Nos gouvernants et nos médias nationaux nous parlent du Darfour, de la Birmanie et ils ont raison, mais ils oublient (sauf le Monde, Le Monde diplomatique, Libération…) de nous informer de ce qui se passe sur le territoire national. Peut-on sacrifier 1500 personnes ? C'est peu par rapport aux 5.000 morts accidentés de la route. Mais ce n'est rien par rapport aux sommes énormes générées par l'or et son trafic.
En 1997 le Préfet Dominique VIAN (**) de la Guyane, Préfet de la République française, Oui le Préfet avait "délégué" le maintien de l'ordre dans la région à un orpailleur Jean BENA (**) qui possède une milice privée très bien armée (mieux que les gendarmes), il est connu à Maripasoula et au Surinam pour les méthodes "très musclées" qu'il emploie. Que dire du Ministre des Territoires d'outre mer Jean Jacques QUEYRANNE (**) et du même préfet qui ont rencontré cet orpailleur en juin 1998.
Que dire, en 1999, d'un autre Préfet, Henri MASSE(**) qui avait autorisé, à ce même orpailleur, le transport de matériel d'orpaillage par pirogues (exemple : pelleteuses démontées et convoyées par pirogues puis remontées sur place) mais il en avait interdit l'utilisation ? Ceci se passait sur la Waki un affluent du fleuve Maroni en plein pays amérindien Wayana protégé par un arrêté préfectoral de 1970 qui interdit l'entrée sur ce territoire).

(**) Noms cités dans des articles parus dans : Le Monde Diplomatique de février 2001, article de Maurice LEMOINE (journaliste au Monde) et le Monde du 7 Juillet 2001, article de Laurent MAROT (Journaliste rédacteur RFO) et de Frédéric FARINE (Correspondant La Croix, RFI, RFO).

En 1997, à Maripasoula, un commerçant ayant boutique sur rue m'a proposé une Kalachnikov plus 500 balles pour la somme de 5000 fr (762,5€).
En traversant le fleuve Maroni pour aller au Surinam, (photo floue ci-dessous) j'ai accosté par erreur à proximité d'une propriété appartenant à Jean BENA, j'ai été reçu par quelques "sympathiques" hommes patibulaires équipés de kalachnikov. J'ai bien cru que je ne reverrais pas Maripasoula, il faut préciser que j'avais des vêtements et des chausssures de surplus militaires (fort utile en Amazonie), et que je ressemblais à un gendarme en "battle dress". J'ai été sauvé par mon accompagnateur Aluku qui parlait la même langue que les miliciens. Sans lui je ne témoignerais pas aujourd'hui. Les gendarmes Français ne sont pas spécialement appréciés car ils essaient comme ils peuvent de faire respecter un peu d'ordre sur la rive guyanaise évidemment. "







Propriété de Jean Bena à Machine côte surinamaise.
Source : photo extraite du film de Philippe LAFAIX : La loi de la Jungle

En outre, est-il besoin de préciser que le préfet de région peut facilement se retrancher derrière une loi de protection de la population Wayana pour interdire l'accès à ce territoire à qui bon lui semble et vous avez là une première explication de l'opacité de la gestion de cette région où les journalistes un peu trop fouineurs ne sont évidemment pas les bienvenus comme l'indique M. G. Tonkeul (voir sur son site : http://www.tonkeul.com/Guyane-amerindiens.html)

Ajoutons à cela qu’en juin 2010 le Parlement européen à adopté une résolution sur l'interdiction générale de l'utilisation du cyanure dans l'industrie minière de l'UE.

Ce vote responsable de ces parlementaires contraste évidemment avec la réaction de la  6e vice-présidente de la Région Guyane (1), par ailleurs présidente de la Fedomg (2) et exploitante des plus grosses mines d’or du département. Elle aurait envisagé de réclamer une dérogation à cette directive, pour la Guyane !


(1) - Nommée en 2010 au poste de déléguée aux Ressources Naturelles, à la Forêt, à la Pêche et à l'Economie Sociale et Solidaire, au Conseil Régional.

(2) - Fédération des Opérateurs miniers Guyanais.

Source : Maïouri-Nature-Actualité (https://sites.google.com/site/maiourinature/actualites-2010/cyanure-banni)


Bref ! Cela pour expliquer que la récente résistance qui s'organise en pays Wayana avec les barrages sur la rivière Lawa pourrait bien être la résultante d'un dernier baroud d'honneur de ce peuple Wayana acculé dans tous les sens du terme depuis plusieurs années, ravagé par les graves atteintes sanitaires dues au mercure déversé dans les eaux des rivières par les orpailleurs cupides et mafieux (voir les rubriques menaces et santé).

Doit-on en fait laisser un peuple Amérindien vivant sur le territoire Français en Guyane, mourir en toute indifférence à cause de la cupidité des orpailleurs ?

Je vous pose la question… à vous les Français qui êtes aussi Européens…

Bien à vous.

Votre serviteur, votre Européen de service !

Pierre Sarramagnan-Souchier, le 30 septembre 2010.

(
Pour ceux qui ont des réactions à exprimer, voir sur la page dédiée.)


Les dernières informations 2011 des Wayana et Teko c’est sur :
http://www.lepost.fr/groupe/les-amerindiens-wayana/


Éléments d'actualité liés :

23/09/10. La résistance s'organise en pays Wayana (1) :
Les Amérindiens de Twenké, qui avaient bloqué la rivière Lawa pour protester contre les dégâts collatéraux de l'orpaillage clandestin via la délinquance venue du Suriname viennent de recevoir le soutien de la députée Chantal Berthelot. (lire la suite)

24/09/10. La résistance s'organise en pays Wayana (2) :
La version du préfet Daniel Ferey. (lire la suite)

25/09/10 La résistance s'organise en pays Wayana (3) :
Un « petit accès de fièvre » qui fait réagir du beau monde... (lire la suite)

Information du site officiel du Suriname :
23/09/2010 - La situation est devenue explosive sur la rivière Lawa
La situation est devenue très tendue sur la rivière Lawa, où depuis samedi dernier des habitants du village Twenke(*) ont fermé le passage sur la rivière Lawa, en arraisonnant les pirogues des commerçants et orpailleurs brésiliens. Ils entendaient protester contre la criminalité issue de l'orpaillage et demandent que les autorités du Suriname mettent en place un poste de police sur les berges surinamiennes.
L'armée nationale du Suriname a dépêché hier une unité sur la rivière Lawa, vers le village Kawemhakan(**) en rapport avec les incidents qui s'y sont déroulés récemment. Depuis quatre jours, des villageois du village Twenke empêchaient l'approvisionnement des commerces chinois et des orpailleurs dans la région. Ils procédaient en barrant la rivière avec des canots. Les transporteurs qui négligaient l'interdiction voyaient leur cargaison confisquée.
Un officier de l'armée française a déclaré ne pas être au courant de l'incident.
Le porte-parole de l'armée nationale, Romeo Wezenhagen, a expliqué que les habitants des villages français ont coutume d'accuser les surinamiens des vols commis chez eux. "Après le vol de trois hors-bords samedi, la coupe était pleine", a-t-il ajouté. Un panneau placé au milieu de la rivière avertit qu'il est interdit de naviguer dans les deux sens. Pour plus d'informations concernant cette action, le porte-parole renvoie aux rapports qui seront faits dans la journée.
Selon Josee Artist, membre du bureau de l'Association des chefs coutumiers amrindiens du Suriname (VIDS, Vereniging van Inheemse Dorpshoofden in Suriname), c'est après concertation avec le chef de Twenke, Miep Pelenapin(***), que l'assistance de l'armée nationale a été demandée. Cette demande était nécessaire, car il apparaît que la situation sur place risquait de dégénérer.
Le responsable de l'armée, pour l'Intérieur, indique que la présence illégale de chinois et de brésiliens menace la sécurité de la région. Il a dit que dans ce contexte, plusieurs courriers ont été envoyés à l'ancien ministre de la Défense, sans aucune réponse. Cette question se trouve désormais sur le bureau de Lamuré Latour, l'actuel ministre de la Défense. On attend de lui un rapport sur la situation à l'attention du Président Desi Bouterse.
"La situation, est explosive", souligne le chef Miep Pelenapin, joint par radio depuis Kawemhakan par le quotidien De Ware Tijd. Il dit que le groupe a déclaré dimanche qu'il poursuivait son action. Les villageois exigent que les autorités du Suriname prennent des mesures concrètes contre la hausse de la criminalité provenant de Jaw Pasie, un hameau situé sur la rive surinamienne.
Ce site - libre de toute autorité - est occupé par des Chinois, des Brésiliens et des ressortissants du Guyana, ainsi que par des noirs-marrons. L'an dernier, deux Brésiliens ont été tués alors qu'ils tentaient d'agresser un Basja du village Kawemhakan.
Selon un certain Abrahams, un membre de la famille du chef Miep Pelenapin, 19 brésiliens sont établis à Jaw Pasie. (De Ware Tijd)

(*)Le village Twenke est situé sur la rive française du Lawa (une autre dénomination du fleuve Maroni). La région est peuplée d'amérindiens Wayana et Emerillon.
(**)Kawemhakan (rive surinamienne) est plus connu en Guyane française sous le nom d'Anapaïke.
(***)Miep Pelenapin est en vérité le chef Wayana de Kawemhakan et non de Twenke comme il est écrit dans l'article original.

Articles liés à ce sujet :

Guyane française : Réaction de Chantal Berthelot sur la situation des affrontements à Twenké

Guyane française : Va-t-on vers un nouveau massacre entre orpailleurs clandestins et Amérindiens Wayana ?

GUYANE : Le Génocide programmé du peuple WAYANA ?

Lire aussi sur Wikipedia le désastre écologique et humain de l'extraction de l'or dans cette région.

Autres pétitions :

La pétition 2011 de Survival :
Les Nations-Unies appellent la France à ratifier la législation internationale sur les peuples indigènes

La pétition WWSF :
Contre le trafic illégal de l’or (lancée le 14.02.2010)

 

“L’or de la Guyane française est-elle
plus précieuse que les 1.500 derniers Amérindiens Wayana et Teko ?”

30 septembre 2010
Pour une reconnaissance du vrai sens du mot "fraternité" en France !

(Ici l'exploitation "légale"

de «Boulanger» en Guyane.)

Complément d’informations : L'or en Guyane française

1980-2010 >>>>>>> Forte progression des cours de l’or, reprise des activités d'orpaillage tant par des artisans que des petites PME, arrivée d’entreprises industrielles domiciliées hors de Guyane.

L'orpaillage illégal :

• Environ 500 sites d’orpaillage en 2010 (600 à 800 en 2006).

• 30 barges flottantes le long du Fleuve Approuague en 2004.

• Environ 15 000 orpailleurs clandestins, dont 3 000 reconnus par la Préfecture

en 2007.

L’or guyanais non-déclaré est d’abord exporté vers le Brésil et le Surinam, puis

on perd sa trace …


Source : Sur le site très documenté : Maïouri-nature, télécharger le dossier

Orpaillage et industries minières en Guyane Française : quelques chiffres clés

“Ce monde des aventuriers qui vont arracher
son or à la terre n'est pas fait pour des enfants de Marie.

Il est dur, impitoyable et j'ai frémi en le décrivant.

Et mes personnages comme mes modèles ont souvent payé de leur vie ces lingots dont on sait aujourd'hui qu’ils contribuent à la destruction du monde.”

Extrait du livre : « L’Or de la Terre » (1984),
de Bernard Clavel (1923-2010).

On détruit la forêt pour quelques profits mercantiles en provocant une pollution au mercure et au cyanure qui est irrémédiable. Pendant ce temps-là dans les ministères on parle écologie en buvant le thé dans les salons…

Pour cette société du "bling-bling,
il faut toujours plus de sang et de larmes dans vos bijoux en or !

Ces trois cartes sont extraites du site de M. G. Tonkeul.





 





 

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Amérindien Iny - Tocantins Brésil © Serge Guiraud/Jabiru Prod.