“En honorant une femme, on honore
toute une nation”

Les mains nues face à l'adversité

La Côte d’Ivoire a connu au début de ce siècle une guerre civile cruelle qui a gravement porté atteinte non seulement à ce qui était autrefois un des pays les plus prospères de l’Afrique noire, mais surtout aux populations qui ont été très durement éprouvées, les femmes et les enfants en particulier.

Lors de la guerre civile qui a commencé en 1999 dans l’Ouest montagneux de la région de Man, une grande partie des femmes d’une organisation qui s’appelait Coopérative la Grâce des Femmes de Côte d’Ivoire ont tout perdu. Leurs maris ont été tués en défendant les villages, les enfants embarqués comme enfants soldats au Libéria. Elles ont dû fuir et 3.000 d’entre elles se sont regroupées dans les quartiers périphériques de la capitale, Yamoussoukro (2004). 

Cette coopérative regroupe actuellement plus de 700 villages dans trois départements (Danamé, Man et Bankouma). Sous l’impulsion de sa dynamique présidente, Madeleine Gblia, elle aide les femmes soit à se reconvertir, soit à réhabiliter leurs activités lucratives d’avant-guerre. Pour cela, la coopérative a créé autour de Yamoussoukro un petit centre d’agriculture et d’élevage qui permet de subvenir aux premières nécessités alimentaires de ses membres où elles innovent en développant la méthode malgache de récolte intensive. En plus de la survie immédiate, ces femmes courageuses mettent au point un programme innovateur et audacieux pour la reconstruction de leur région d’origine. 

Et même si le combat est titanesque, à l’image de toutes les Africaines qui soutiennent très littéralement le continent à bras portant, elles refusent de se décourager.