Testament : Le Bouddha, l’amour et les religions
A propos des religions et de l’amour en héritage… voici un petit conte sur le sujet de l’élévation de l'humain qui devrait très certainement rappeler ce que Siddhārtha Kautama Bouddha (l’éveillé) Shakyamuni (le sage) devait penser des pratiques de ses contemporains et des générations futures !
Le Bouddha, sur le tard de sa vie, discutait avec son ami le tigre du Bengale qui passait quotidiennement lui rendre visite. Il lui confiait son effarement devant toutes ces doctrines religieuses, de toutes ces religions qui proliféraient et de celles à venir qui devraient englober la planète :
« Je dois te confier un secret mon ami ! Que de stupidités ici-bas quand je constate que les humains oublient que les religions ne sont que des écoles pour apprendre à vivre ensemble. Mais pratiquement tous restent leur vie durant dans ces écoles et n’en sortent pas pour assumer les richesses de l’enseignement qui leur a été dispensé. C’est très dommageable car cela fini par vraiment sentir le rance et ne plus être de très bon goût pour l’avenir de l’humain et de l’humanité en général. »
Ce à quoi le tigre du Bengale lui répondit :
« A pauvre de toi ! Je ne le sais hélas que trop bien ! Sais-tu seulement que tous, qu’ils soient Indoux, Janaïstes, Juifs, Zoroastres, Shintoïstes et les autres, sans même parler de ceux à venir comme les Chrétiens et les Mahométans -dont j’ai déjà l’intuition que ces deux-là se comporteront comme des fauves !-, oui, tous ces bipèdes, quand je les dévore, ils ont tous un goût de poulet ! C’est répugnant et s’en est navrant et affligeant ! Il faudrait mon ami, avant ton départ, que tu fasses quelque chose pour améliorer cela, toi qui connaît tellement de chose ! »
Dans sa grande bonté et sagesse le Bouddha décida de répudier tous ses enseignements antérieurs de ses quatre-vingt années passées et l’on peut retrouver maintenant dans le fameux canon du Sutra du Lotus la confirmation que tout ce qu’il avait acquis et enseigné devait dorénavant être considéré comme nul.
Le tigre du Bengale en resta un peu épaté et lui dit alors : « Pour fêter cela, vu que je ne veux pas te dévorer car il ne te reste que la peau sur les os et que cela n’aurait aucun intérêt pour mon estomac, je te propose ceci : Et si on se faisait une petite poulette pour le dessert ? »
Alors le bouddha lui répondit : « Très bonne suggestion, reprenons l’enseignement et la diffusion du tantra et du tantra-yoga. Cela nous détendra. Toi tu pars retrouver ta tigresse et moi je remonte en éternité me présenter et rejoindre Yaśodharā car il est dit dans le Kaulâvali-Tantra : ‘Il faut se prosterner devant toute femme, qu’elle soit jeune fille dans sa splendeur juvénile ou qu’elle soit vieille, qu’elle soit belle ou laide, bonne ou méchante. Il ne faut jamais l’abuser, ni en médire, ni lui faire du mal, ne jamais la frapper car de tels actes rendent tout accomplissement impossible.’ De plus, le Tantra nous apprend aussi que l’Homme doit passer par la Femme pour trouver l’Etre. Ou mieux encore, que le principe masculin se féminise pour accepter sa transformation dans l’Energie retrouvée. »
Ainsi parla le Bouddha, en héritage, avant de quitter ce monde…
Petite nouvelle retranscrite fidèlement pas votre serviteur narquois et goguenard,
Pierre Sarramagnan-Souchier, le 12 décembre 2019.
Remarque :
Les enseignements spirituels des yogas et des tantras proposent un éveil du féminin sacré sous la forme de la Kundalini shakti, énergie de nature féminine, lovée à la base de la colonne vertébrale et destinée à être éveillée, par les pratiques de yoga et de méditation, afin de rencontrer la Conscience et de réaliser ainsi le mariage sacré de Shiva et de Parvati, en soi même. Le symbole de ce mariage est le Shiva Arnadeshwara réunissant en un seul corps le dieu et la déesse : le dieu Androgyne, but de toute ascèse. L’éveil de la Kundalini shakti, énergie du féminin sacré, est la condition essentielle de l’éveil spirituel et de l’illumination de la Conscience ; cette énergie est ignée, elle est flamme. Cette énergie cosmique est donc solaire.
Additif : La sexualité tantrique
Note : La légende du Bouddha et du tigre du Bengale :
Elle conte que Sakyamouni le Bouddha voyageait sur ces chemins d'un pays déjà marqué au sceau de l'éternité. D'un hameau l'autre, il écoutait le malheur des hommes, réconfortait les désespérés, partageait leurs peines et encourageait les êtres à persévérer pour ouvrir les yeux et s'éveiller du cauchemar de la souffrance. Mille et une histoires tissent ce geste immémorial de la mémoire asiatique, qui dit qu'un jour le sage apprit, alors qu'il se promenait dans la vallée de Panauti au Népal, qu'un chasseur avait abattu un tigre. Il en découvrit la dépouille au faite d'une colline : ce n'était pas un tigre, mais une tigresse, entourée de ses petits, affamés et perdus, qui feulaient à fendre l'âme. Compatissant, l'ascète n'hésita pas à tailler dans son propre corps de quoi apaiser l'appétit des jeunes félins. Rassasiés, petits tigres finirent par devenir grands et tirer vengeance du vilain chasseur en le mettant en pièces...
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Page créée le 15 décembre 2019 et modifiée le 10 mars 2020.
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